Rappelé par Le Caire le 21 novembre dernier, au plus fort des querelles algéro-égyptiennes, l’ambassadeur d’Égypte en Algérie, Abdelaziz Saïf Enasr, a regagné son poste à Alger, hier. Fin d’une bouderie diplomatique qui aura duré plus de deux mois.
Sofiane Aït-Iflis Alger (Le Soir) - Ce retour à la normale diplomatique, annoncé par plusieurs médias égyptiens, est intervenu deux jours après que le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, eut réaffirmé que rien n’empêchait l’ambassadeur égyptien, dont l’accréditation courait toujours, de reprendre ses fonctions. Abdelkader Hadjar, l’ambassadeur d’Algérie en Égypte avait regagné son poste au Caire, après un séjour d’un mois à Alger. Hadjar était reparti en Egypte le 24 janvier dernier. Les Égyptiens avaient, on se le rappelle, rappelé leur ambassadeur en Algérie en guise de protestation sur de supposés incidents qui auraient marqué le match de barrage Algérie-Égypte, disputé le 18 novembre 2009 au Soudan et comptant pour la qualification au Mondial sud-africain. Le Caire avait, notons-le, conditionné le retour de Abdelaziz Saïf Enasr à Alger par la présentation de la part de l’Algérie d’excuses officielles. Alger avait fait vite d’affirmer qu’il n’était pas question de s’excuser de quoi que ce soit, d’autant que, dans cette embrouille, l’Algérie n’en portait aucune responsabilité. D’aucuns se rappellent que ce sont les Égyptiens qui, dans leur quête désespérée d’un billet qualificatif pour le Mondial sud-africain, ont eu recours à des subterfuges extrasportifs, caillassant le bus transportant l’équipe nationale algérienne à la veille de la confrontation du 14 novembre 2009 au Caire. Dans le caillassage du bus, trois joueurs algériens ont été blessés. Les médias égyptiens ont prolongé cette agression sauvage par une campagne acharnée contre l’Algérie et ses valeurs fondatrices. L’Algérie, tout le temps qu’ont duré ces attaques, s’est illustrée dans un «zen» diplomatique. Les ardeurs égyptiennes ont fini par se refroidir. Et le renvoi vers Alger de l’ambassadeur Saïf Enasr se lit comme une volonté retrouvée d’apaiser davantage la relation avec l’Algérie.
le soir d'algerie 07-02-2010