MALGRÉ L’ANNONCE DES REVALORISATIONS DES SALAIRES
La grève maintenue
L’annonce des nouveaux salaires des enseignants par le ministère de l’Education a suscité des réactions mitigées de la part des syndicats autonomes du secteur. Ainsi, si le SNTE a annoncé le gel de sa grève jusqu’au 18 mars prochain, le Cnapest et l’Unpef ont, quant à eux, maintenu leur débrayage pour le 24 février, conditionnant son annulation par la prise en charge des deux autres points de la plateforme de revendications. Le CLA, pour sa part, est entré hier en grève illimitée, en attendant les décisions de son conseil national.
F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Selon M. Nouar, du Cnapest, le syndicat doit respecter les décisions et recommandations de son conseil national. Selon ce dernier, les membres de ce conseil ont décidé, lors de leur dernière réunion, de ne pas appeler à un conseil national extraordinaire si les trois points essentiels des revendications ne sont pas satisfaits par la tutelle. Il s’agit des dossiers de la médecine du travail et des œuvres sociales. Le mot d’ordre de grève est donc maintenu par le Cnapest, en l’absence d’une réunion de son conseil national, explique M. Nouar. «Nous espérons, cependant, ne pas devoir aller vers la grève et que le ministère prendra une décision concernant les deux autres dossiers. A ce moment-là, nous pourrons convoquer notre conseil national et annuler l’appel à la grève ; c’est cette instance qui a le pouvoir de délibérer», a affirmé, par ailleurs, le syndicaliste. Hier, les membres de la commission «médecine du travail » se sont réunis avec le secrétaire général du ministère de l’Education en vue d’étudier ce dossier sensible. Le secrétaire général du Cnapest se dit cependant convaincu que «le ministère, s’il devait annoncer une décision, le ferait en utilisant les médias et non pas en la communiquant directement aux syndicats autonomes». Et pour le syndicaliste, le fait de rendre publics les salaires des enseignants est un geste provocateur de la part de la tutelle. Pour sa part, M. Dziri, président de l’Unpef, qui maintient son mot d’ordre de grève conjoint avec le Cnapest, a estimé, hier, que les hausses de salaire décidées par la tutelle sont minimes par rapport au dossier présenté par le syndicat et au regard de l’érosion du pouvoir d’achat. «En plus de cela, la prime de rendement n’apparaît pas dans les nouvelles dispositions. On s’interroge aussi sur le devenir des deux autres dossiers évoqués par la base, à savoir les œuvres sociales et la médecine du travail», a déclaré M. Dziri. Il condamnera également la «façon de communiquer » de la tutelle et demandera que soient dévoilés les salaires des cadres supérieurs, comme l’ont été ceux des enseignants. Pour sa part, le Snapest, qui devait participer au sit-in prévu par le CLA, conditionne son adhésion à cette action de protestation par la décision que prendra à ce sujet son conseil national, qui doit se tenir aujourd'hui. Lors de cette réunion, la nouvelle situation issue de l’annonce par le ministère des augmentations salariales sera étudiée par les membres du syndicat. Le CLA, pour sa part, entame aujourd’hui son premier jour de grève illimitée. Ceci en dépit de l’annonce des nouveaux salaires par la tutelle. Selon M. Idir, porte-parole du CLA, «la grève est maintenue, avec 12 000 travailleurs qui se sont joints hier au mouvement de protestation». Le CLA tient aussi aujourd’hui son conseil national, alors qu’une assemblée générale a commencé, hier, à analyser le contenu des nouvelles dispositions prises par la tutelle concernant les salaires des enseignants. «Après une première lecture, nous jugeons les acquis appréciables, mais il reste à régler les questions du statut particulier et des retraites, qui n’ont pas été évoquées par le ministère de l’Education. La tutelle se complaît à nous ignorer quand il s’agit d’acquis et monte honteusement l’opinion publique contre les syndicats du secteur», soulignera M. Idir. Le syndicaliste s’interrogera également sur l’exclusion des corps communs des nouvelles augmentations des salaires.
F-.Z. B. Le soir d'Algerie